Comprendre les traumatismes : quand l’âme porte ses blessures
- chrystophefournier
- 3 nov.
- 3 min de lecture

Le mot trauma, ou traumatisme, vient du grec ancien trauma, qui signifie littéralement « blessure ».Un trauma, c’est un événement qui surgit de manière inattendue dans ta vie et qui te choque, te bouleverse ou dépasse tes capacités à y faire face. Cela peut être une agression, un accident de voiture, le décès d’un proche, ou tout autre événement qui vient rompre brutalement ton équilibre intérieur.
Le psychotraumatisme, ou syndrome de stress post-traumatique (SSPT), correspond à l’empreinte psychologique laissée par cet événement. Il peut se traduire par :
des variations émotionnelles importantes,
des troubles de l’humeur,
des difficultés de concentration, de mémoire ou de pensée,
des flashbacks, de l’hypervigilance, ou un sentiment d’anesthésie émotionnelle.
Le traumatisme n’est pas seulement dans l’événement lui-même, mais surtout dans la manière dont le corps et le psychisme y ont réagi — c’est-à-dire dans l’impossibilité de « digérer » ce qui s’est passé.
Les deux grandes natures de trauma
On distingue généralement deux grandes formes de trauma :
🔹 Les traumas de commission
Ce sont des actes commis intentionnellement ou non, qui ont causé des blessures psychologiques ou physiques. Il peut s’agir d’agressions, d’abus, de violences physiques, verbales ou sexuelles. Ces expériences laissent souvent des traces profondes, visibles ou invisibles, qui impactent durablement la confiance, la sécurité intérieure et l’image de soi.
🔹 Les traumas d’omission
Ici, le traumatisme naît de ce qui a manqué : le manque d’amour, d’attention, de sécurité, de reconnaissance.Ce sont les blessures de négligence émotionnelle, souvent vécues dans l’enfance, quand les besoins affectifs fondamentaux n’ont pas été nourris. Ces traumas sont tout aussi importants que ceux liés à des actes violents, car ils activent les mêmes mécanismes neurobiologiques : le cerveau enregistre un danger, une détresse, une solitude qui laissent une empreinte durable.
Les différents types de traumatismes
🔸 Les traumas simples
Ils sont liés à un événement unique : un accident, un deuil, une annonce de diagnostic difficile. Même si l’événement est ponctuel, il peut profondément marquer la psyché et nécessiter un travail de réparation.
🔸 Les traumas complexes
Ils résultent de situations répétées ou prolongées, souvent dès l’enfance : maltraitance, violences domestiques, harcèlement, abandon…Le cumul de ces expériences crée un état de stress chronique et altère le développement psychique, émotionnel et corporel de la personne.
🔸 Les traumas transgénérationnels
Certains traumas se transmettent inconsciemment de génération en génération. Il arrive qu’on porte, sans le savoir, les émotions ou symptômes liés à des événements vécus par nos ancêtres : guerres, secrets de famille, migrations, pertes, honte ou non-dits.Ces mémoires peuvent influencer notre vie sans que nous en comprenions l’origine.
🔸 Les traumas vicariants (ou secondaires)
Ils concernent les personnes exposées de manière répétée à la souffrance d’autrui : urgentistes, éducateurs, thérapeutes, policiers, soignants…Être témoin constant de la douleur ou du trauma des autres finit par imprégner le système nerveux et provoquer un stress cumulatif, parfois aussi lourd que celui vécu directement.
En conclusion
Le trauma n’est pas une faiblesse. C’est une réaction humaine à une situation inhumaine. Reconnaître ses blessures, les comprendre et les accompagner, c’est déjà entamer le chemin de la guérison. Car ce n’est pas le passé qu’on répare, mais la part de soi qui a été blessée dans ce passé — pour lui redonner enfin sécurité, amour et espace pour se reconstruire.
Christophe Desbonnet
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