Accueillir ses émotions : le voyage jungien vers soi
- chrystophefournier
- 1 oct.
- 2 min de lecture

Dans l’univers de la psychothérapie, les émotions ne sont pas que de simples réactions à des événements ; elles sont des portes d’entrée vers notre inconscient, des messagers qui pointent ce qui vit au plus profond de nous mais nous nous en faisons souvent tout un fromage ou une pantomime. Il n’est pas rare que l’angoisse serre le ventre, qu’une boule bloque la gorge, ou que la peur fasse battre le cœur plus vite. C’est ce qui m’est arrivé lorsque j’ai fait tomber la tarte chocolat concombre de tata Josiane boule au ventre beurk elle va me tuer en même temps je l’ai fait exprès lol .
Ces sensations, loin d’être de simples gênes à faire disparaître, prennent tout leur sens dans l’accompagnement psychologique inspiré par Carl Jung : elles disent la part invisible de nous-mêmes, celle qui cherche à émerger, se transformer, s’exprimer.
Quand le corps parle au nom de l’âme
Jung considérait l’émotion comme une « étincelle entre l’acier et le silex », une source de conscience et d’énergie. Chaque boule dans la gorge, chaque angoisse corporelle, témoigne qu’un complexe psychique s’est activé : quelque chose en nous réagit puissamment, parfois bien au-delà du déclencheur apparent. Plutôt que de chercher à faire taire ces manifestations, la démarche junguienne propose de leur prêter attention, comme à des signaux indiquant l’existence de besoins, de blessures ou d’ombres intérieures qui ont besoin d’être vues. Dans cette perspective, chaque émotion devient une invitation à l’exploration : de quoi suis-je vraiment triste ou inquiet ? Que se passe-t-il derrière cette colère ?
L’inconscient : une mine à explorer
Pour Jung, notre inconscient abrite des symboles, des souvenirs, des archétypes universels qui gouvernent nos réactions et affectent nos ressentis. Ainsi, l’angoisse ou la peur peuvent émerger face à des situations qui réactivent de vieux schémas, parfois hérités d’histoires familiales, de l’inconscient collectif. La psychothérapie jungienne invite à explorer ces matériaux à travers l’analyse des rêves, le travail créatif, l’association d’idées, ou le dialogue thérapeutique. Plutôt que de fuir ou de réprimer, il s’agit d’entrer en relation avec ces parties inconnues pour les intégrer doucement.
Méthodes pour apprivoiser ses émotions
· Déposer les mots sur le vécu : Oser dire ce qui est ressenti, sans jugement, aide à mettre de la lumière sur l’ombre qui nous traverse.
· Faire alliance avec le corps : Accueillir la sensation physique, respirer avec elle, la ressentir sans lutte, permet souvent de faire circuler l’énergie émotionnelle.
· Explorer l’imaginaire : Utiliser l’écriture, le dessin, voire le rêve éveillé pour donner une forme à l’émotion, et accueillir ce qu’elle révèle de notre fonctionnement intérieur.
· Accepter l’ombre : Selon Jung, “ce à quoi tu résistes, persiste” : reconnaître ses peurs, sa tristesse ou sa colère est le chemin le plus direct vers leur apaisement.
De l’émotion au processus d’individuation
Pour Jung, vivre pleinement ses émotions, c’est participer à un travail d’individuation : devenir véritablement soi-même, en rassemblant les morceaux épars de notre être. Ce chemin ne consiste pas à éradiquer la souffrance, mais à accueillir la totalité de ce que l’on est, y compris nos “boules dans la gorge” ou nos “nœuds dans le ventre”. Derrière l’inconfort se cache souvent une opportunité de croissance : l’émotion, une fois honorée, peut devenir le tremplin d’une transformation intérieure, d’une paix enfin retrouvée.
Christophe Desbonnet
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