Pourquoi tombons-nous dans une relation toxique ?

Ce n’est jamais un hasard.

Si nous nous retrouvons pris dans une relation toxique, c’est souvent parce qu’une partie de nous, bien plus ancienne, bien plus fragile, cherche désespérément à combler un vide.

Tout commence souvent dans l’enfance.

Ce que j’ai pu observer, chez moi comme chez les personnes que j’accompagne, c’est que tout part d’un manque. Un ou deux parents absents, défaillants, blessants… Une faille s’est créée. Une faille d’amour, un manque de reconnaissance, de sécurité affective. Parfois, il s’agit même d’une maltraitance directe ou d’un environnement toxique. Alors, sans le savoir, l’enfant que nous étions a développé un vide. Un vide d’amour.

Et ce vide, si on ne le soigne pas, devient un appel d’air.À l’âge adulte, nous continuons à vivre avec ces blessures à vif. Et nous mettons en place des mécanismes d’auto-maltraitance : on se juge, on se néglige, on choisit des partenaires qui ne nous respectent pas, voire qui nous détruisent. On reste accroché à eux parce qu’au fond, on ne s’aime pas. Parce qu’on pense que c’est ça, l’amour : souffrir, supplier, espérer.

Parfois, ce traumatisme est encore plus profond.

Certaines personnes ont vécu des violences sexuelles pendant l’enfance ou l’adolescence. Ces agressions, ces intrusions dans leur intégrité, laissent des blessures invisibles mais dévastatrices. On se sent sali, brisé .On ne se sent plus digne d’être aimé, encore moins d’être heureux. Alors on s’auto-sabote. On s’oublie. On s’enferme dans des schémas répétitifs où la douleur est familière.

Mais il est possible de s’en sortir.

Même si ces blessures viennent de loin, elles ne sont pas une fatalité .On peut apprendre à s’aimer. On peut combler ce vide intérieur autrement qu’en le remplissant de relations qui nous détruisent. On peut soigner nos traumatismes, doucement, patiemment, en étant accompagné, écouté, respecté.

Mais non, ce n’est pas un chemin qu’on peut faire seul. Pas en profondeur. Pas jusqu’à la racine.Pour vraiment guérir, il est souvent nécessaire de se faire accompagner par un thérapeute, une personne formée, bienveillante, capable de créer un espace sécurisé où l’on peut enfin déposer ce qui pèse.

Demander de l’aide, ce n’est pas être faible. C’est faire preuve de courage.

C’est prendre la décision de ne plus laisser son passé dicter son présent. C’est offrir à l’enfant en soi ce qu’il n’a peut-être jamais reçu : de l’amour, de l’écoute, de la réparation.

Et c’est là que commence la vraie libération.

Christophe Fournier Desbonnet

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